
Les peintures de Marine Wallon ne cherchent pas tant à représenter qu’à rendre présent ainsi que l’incarne dans Waucoba cette empreinte de main faisant écho à l’art pariétal - la plus ancienne inscription dans le paysage de notre existence. Cet écho à un art primitif où le support – la paroi des grottes - est apparent, ne semble pas anodin, car Marine Wallon ne tente pas de produire un paysage vraisemblant et ainsi recréer les conditions d’une situation réelle qui nous ferait oublier le tableau. Elle nous met au contraire face à la réalité de la toile, du cadre créé par ses bords, du plan de sa surface, face à la matérialité de la peinture via le passage visible du pinceau et la liberté de la couleur. De même la lumière blanche, comme artificielle, qui émane de la plupart des scènes, fait écho aux éclairages des musées, nous rappelant à notre statut de regardeur. Un regardeur placé devant une œuvre où quelque chose d’invisible est soudain manifeste, par quoi nous sommes arrêtés et rendus muets. La peinture est devenue le paysage, nous renvoyant soudain, par l’émotion et l’inénarrable, face à nous-mêmes.
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Anne Collongues - 2017